Dans le cadre de l’Agenda 2030 et des Objectifs de Développement Durable (ODD) de l’ONU, la comptabilité carbone est un sujet d’intérêt majeur pour lutter contre le réchauffement climatique.
Elle incite les entreprises et les organisations à mesurer leur impact sur le climat afin d’adopter des stratégies pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre tout en se mettant en conformité vis-à-vis des nouvelles normes comptables et des exigences réglementaires.
Comprendre la comptabilité carbone
La comptabilité carbone consiste à quantifier les émissions de gaz à effet de serre (GES) générées par une organisation. Elle se base sur différentes sources d’émissions classées en trois catégories : Scope 1 (émissions directes), Scope 2 (émissions indirectes liées à la consommation d’énergie) et Scope 3 (autres émissions indirectes).
Les émissions directes (Scope 1) proviennent des activités propres à l’entité, comme la combustion de combustibles fossiles pour produire de l’énergie. Les émissions indirectes liées à la consommation d’énergie (Scope 2) concernent l’utilisation d’électricité, de chaleur ou de vapeur achetée à des tiers. Enfin, les autres émissions indirectes (Scope 3) incluent celles issues des chaînes d’approvisionnement et des déplacements des salariés.
Méthodologies et objectifs de comptabilité carbone
Il existe plusieurs méthodologies pour calculer l’empreinte carbone. Les deux principales sont le GHG Protocol et l’ISO 14064.
Le GHG Protocol est une initiative mondiale élaborée par le World Resources Institute (WRI) et le World Business Council for Sustainable Development (WBCSD). Il propose un cadre méthodologique pour quantifier les émissions de GES et définir des objectifs de réduction. Dans le cadre d’une démarche Net Zero (Zéro émission nette), l’initiative SBT (Science Based Targets) recommande aux entreprises d’utiliser le GHG Protocol pour le reporting carbone.
L’ISO 14064 est une norme internationale de l’Organisation internationale de normalisation (ISO) qui fournit des lignes directrices pour la comptabilisation et la vérification des émissions de GES. Elle se compose de trois parties : ISO 14064-1 (inventaire des émissions), ISO 14064-2 (projets de réduction des émissions) et ISO 14064-3 (vérification et validation).
En France, le Bilan GES porté par l’ABC (Association pour la transition Bas Carbone, anciennement Association Bilan Carbone) est la méthodologie de référence.
La comptabilité carbone dans les entreprises
Pour les entreprises françaises, la comptabilité carbone revêt désormais une importance stratégique incontournable. D’une part, elle permet de répondre aux obligations réglementaires relatives à la transition écologique qui impose notamment aux entreprises de plus de 500 salariés d’établir un bilan des émissions de GES (BEGES) tous les quatre ans. D’autre part, elle contribue à renforcer leur image en matière de responsabilité sociétale (RSE) et de gouvernance responsable.
En outre, la mise en place d’une comptabilité carbone peut générer des économies importantes grâce à l’identification d’opportunités d’amélioration de l’efficacité énergétique et à l’optimisation des systèmes organisationnels et opérationnels.
Enfin, la comptabilité carbone permet d’être en conformité avec la norme comptable IFRS 2 et le reporting ESG (Directive CSRD).
L’empreinte carbone à l’échelle individuelle
Les particuliers peuvent également calculer leur empreinte carbone afin d’évaluer leur impact environnemental et identifier des pistes d’action pour réduire leurs émissions. Plusieurs outils en ligne permettent d’estimer les émissions de GES liées à différents aspects de la vie quotidienne, tels que les déplacements, l’alimentation et la consommation d’énergie.
Pour réduire son empreinte carbone, chaque individu peut adopter des gestes simples, comme utiliser les transports en commun (mobilité durable), privilégier les produits locaux et de saison ou encore limiter sa consommation d’énergie à la maison.
Cas d’étude Décarbonation
L’entreprise Tessea spécialisée dans la comptabilité carbone a accompagné plusieurs organisations dans leur démarche de réduction des émissions. Par exemple, elle a réalisé le bilan GES de l’IRT Saint Exupéry (Institut de Recherche Technologique à Toulouse qui regroupe les acteurs de l’industrie aéronautique et spatiale) et co-construit le plan de décarbonation destiné à suivre sa trajectoire carbone pour atteindre l’objectif fixé par les accords de Paris. Un atelier de sensibilisation des salariés aux enjeux climatiques a également été mis en place afin de mobiliser les parties prenantes internes sur le sujet.
Valoriser la Data CO2
Avec l’appui de données fiables, la comptabilité carbone permet de développer de nouvelles perspectives et recommandations en matière de durabilité. Les analyses identifient les risques, dévoilent les opportunités et éclairent les stratégies intelligentes.
La double matérialité, soit la conjonction des performances financières et extra-financières, prend ici tout son sens.